Formes Urbaines

L'étude de la ville, ses aspects, son fonctionnement ont été et sont toujours un champ d'investigation important du cabinet.
Intervenir ponctuellement, au niveau du bâtiment, ou plus globalement, au niveau de plans directeurs ou d'orientations qui engagent l'avenir, ne devrait pouvoir se faire qu'avec une bonne connaissance du milieu environnant de façon à insérer au mieux le projet dans un développement continu du tissu urbain.
Une série d'études ont été ainsi menées:
L'enjeu était de comprendre le "fonctionnement" des formes urbaines, constituant fondamental du tissu urbain; mais il est vite apparu qu'il fallait dépasser la simple analyse morphologique.
La ville est un tout composite: c'est l'assemblage d'éléments isolables parfaitement identifiables: voiries, parcellaires, bâtiments, espaces vides, etc.
Mais en même temps l'assemblage de ces parties donnent au tout une dimension supplémentaire qui n'est pas perçue dans chacune des parties et qui relève justement de l'urbain.
Une analyse purement formelle de la ville ne peut donc se faire par l'étude séparée de chacune des parties. En fait l'analyse formelle menée seule est insuffisante pour rendre compte de la réalité de la ville. Même si la forme joue sans doute un rôle important, elle n'est que la résultante d'un faisceau d'influences.
La ville n'est pas un décor: elle est un lieu où sont concentrées les activités humaines, elle s'adapte à ces activités, elle est donc intimement liée aux conditions générales du développement historique: conditions économiques, culturelles, politiques, sociales, qui deviennent les conditions de sa production. La forme intervient elle même dans ces conditions générales, si bien que la ville apparait comme un ensemble complexe liant des aspects formels, culturels, économiques, sociaux ou politiques étroitement interdépendants.
Analyser ces formes c'est essayer de prendre en considération toutes ces composantes et par leur étude essayer de comprendre leur formation, leur organisation, leur capacité adaptative dans le tissu urbain.
 
Ces études ont fait l'objet de programmes de recherche et ont été couronnées par la publication de rapports et d'articles qui ont ponctué ces diverses étapes.
Des processus d'organisation et parfois même d'auto-organisation des formes urbaines ont pu être ainsi mises en évidence.
 
En particulier:
 
FORMES URBAINES: DES LOIS DE FORMATION A L'ADAPTABILITE
Contrat de recherche pour la Mission se la Recherche Urbaine 

SOMMAIRE DU VOLUME l  - 290 pages    (Annexes: Volume II et III, 500 et 590 pages)
Avant propos
Avertissement
Introduction
A - Définitions: de l'Objet Urbain
B - Construction de l'outil d'analyse
Grille de description
Liste des Objets Urbains constitués
C - Résultats
Comparaisons
Classements
Eléments d'interprétation des analyses
L'organisation Objet Urbain
Les caractéristiques qualitatives
Les caractéristiques quantitatives
Description des corrélations
Hiérarchie des corrélations
Assemblages: de l'Objet Urbain à la Forme Urbaine
Application de la théorie des graphes - matrice des liaisons
D - Application: de l'adaptabilité des formes urbaines
Conclusion
Bibliographie
 
DES OBJETS URBAINS AUTO-ORGANISES
Annales de la recherche urbaine, n°32  - DUNOD
 
UNE AUTRE FORME URBAINE
Article paru dans Villes en Parallèle, n°12/13
 
EXTRAIT DE LA CONCLUSION

La forme urbaine, organisation d'organisations, semble former alors le maillon central de l'enchaînement d'organisations qui régit le processus de production de la ville. Si l'on pousse cette hypothèse jusqu'au bout, on se rend compte que d'organisations en organisations, les observateurs que nous sommes sont bel et bien liés aux objets qu'ils observent (même si on a pris soin d'adopter un point de vue extérieur aux objets). Ce lien existe bien ; il est même multiple : ces observateurs interviennent sur plusieurs de ces niveaux successifs d'organisations ; ils sont de plus les créateurs-utilisateurs de ces formes. Comme toute oeuvre humaine, la ville reproduit sans doute des schémas organisationnels fixés au moment de son édification des liens attachent des caractéristiques de forme entre elles ou aux usages, ces deux domaines aux conditions de production, aux périodes historiques, suivant des schémas culturels, techniques, réglementaires ou simplement anthroposociaux, que ces formes soient dessinées, projetées avant d'être construites ou édifiées spontanément. Il est donc logique d'y lire des traces d'organisations lorsqu'on l'observe. Quand bien même ces schémas organisationnels lus ne seraient que le reflet de l'organisation cérébrale ou culturelle de l'observateur, son double statut d'observateur et de créateur utilisateur rend difficile le rejet de ce type de lecture. On peut donc penser que la boucle que nous évoquions plus haut, entre les formes urbaines et leur analyse, est ainsi fermée. Mais là apparaît le plus intéressant on peut constater, sur de longues périodes, et lorsque l'on dispose de tous les éléments, que l'organisation lue ne correspond pas tout à fait à l'organisation créée un léger décalage existe ; ne serait-ce que parce qu'au cours du temps, l'une des organisations possédant des propriétés auto-organisatrices a permis d'intégrer des processus adaptatifs. C'est entre ces deux organisations, celle qui a présidé à sa création et celle que l'on peut observer, que s'est développée une relative autonomie des formes urbaines. On comprend dès lors, que les rapports qui s'établissent entre le corps social et la ville ne peuvent être décrits en termes de mécanismes automatiques.